INDEX
DU PARLER MARSEILLAIS
Cabanon | Nom masculin d'origine Provençale, diminutif de cabane. Le cabanon désigne à l'origine ces frêles constructions qu'il n'y a pas si longtemps encore, les Marseillais faisaient ériger un peu n'importe comment en bord de mer pour y passer les dimanches ensoleillés. A donné naissance à l'expression " être bon pour le cabanon ", c'est à dire pour l'asile psychiatrique. Ex : " Oh dis, à force de te poser des questions, tu vas être bon pour le cabanon, mèfi ! " |
Cabas | Grand sac, ou un peu niais |
Cabèche | toilettes, WC. |
Cacarinette | Nom féminin Provençal qui, sous sa terminaison Française désigne la coccinelle. Se rencontre souvent dans l'expression " avoir des cacarinettes dans la tête " (être étourdi, un peu idiot parfois), son sens général pourrait être " peu de choses ". Ex : " Eh, t'as encore oublié d'acheter le pain, mais c'est cacarinettes que t'as dans la tête toi ! " |
Cache-maille | du provençal cacho-maio. La maio (maille en français) désignait autrefois la menue monnaie ; la cache-maille est donc l’endroit où l’on cache sa maille : c’est une tire-lire. On peut y cacher ses belins, un des noms de l’argent en marseillais. Un belin équivait à peu près à 0.53 euros en anciens francs CFA. Le ràspi (du provençal ràspi qui renvoie à l’action de râper, gratter) est un être vil qui ne lâche pas facilement ses belins, qui a des oursins dans la poche. |
Càcou | Nom d'origine Provençale, déformation de càcoua, le cadet. Le càcou, à l'origine est un jeune homme aux allures et aux activités douteuses, la notation péjorative s'est quasiment effacée avec le temps. Aujourd'hui, le càcou, c'est celui qui " se la joue ", il a le scooter et le dernier jogging, il appelle les filles " cousine " et les siffle dans la rue… on peut l'assimiler au " mìa " rendu populaire par la chanson du groupe " I am ". S'est modernisé en " caque " et " quèque " (ce qui vaut aujourd'hui l'assimilation avec le gâteau, le " cake ".) |
cafalot | cacou (prétentieux) |
Cafi | plein, farci, rempli de ; du participe passé provençal cafi (clafi). |
Cafoùtchi | Nom Provençal qui désigne un endroit minuscule dans un logement. Par extension s'applique à tous lieux de dimensions réduites et souvent peu salubre. On entend également " cafoutche ". Ex : " Il habite dans une chambre étudiant, c'est un vrai cafoùtchi. " |
Cagade | Nom féminin d'origine Provençale, dérivée de " caguer " (qu'on traduira par " se soulager "). A évolué vers un sens figuré pour désigner une grosse bêtise, une gaffe. |
Cagadou | WC, par extension un endroit sale |
Cagagne | Ce terme désigne une "diarrhée" : "Les moules avec moi, c'est tout bon pour la cagagne !". Au sens figuré, il signifie la malchance "Avec tout ce que je chope comme cagagne cette année, je suis pas près de jouer au Loto !" |
Caganis | Nom masculin Provençal servant à désigner le dernier né d'une famille. Peut s'adresser avec malveillance à l'encontre d'un adolescent que l'on veut humilier mais conserve une connotation affectueuse quand il s'agit de son propre enfant. Ex : " où il est mon caganis ? " (où il est mon bébé) |
cageot/cagette | une fille belle comme un cageot de pommes |
Cagnard | terme stéréotypé aujourd’hui qui désigne le soleil. Les estrangers blanquinas (comme des cachets d’aspirine) viennent chez nous s’encagnarder la face (se faire roustir la face jusqu’à ressembler à des gratte-cul). |
Cagole | Nom féminin d'origine Provençale. Désigne une fille de très petite vertu et de fort mauvaise apparence… La cagole a un fort accent Marseillais (souvent exagéré) et des manières pour le moins grossières… A l'origine , on trouve le mot Provençal cagoulo, long tablier. Les filles, qui, au début du siècle travaillaient dans les usines d'empaquetage de dattes étaient tenues, pour des raisons pratiques de porter ces " cagoles ". et comme à Marseille, travailler aux dattes, est une terrible malédiction, on en conclu que les salaires et les conditions de travail étaient, il n'y a pas si longtemps encore, assez atroces. Il est donc possible que, pour arrondir leurs fins de mois, les filles des dattes vendaient leurs charmes. Ex : " Celle là, tu peux y aller, c'est une vraie cagole ! " |
Cagole (une) | une fille vulgaire toute peinturlurée et le visage maquillé comme le phare du Frioul, avec la jupe moulante en léopard (assorti aux sièges de la renault 11 de Dédé) et le string qui flashe à travers, les talons de 30, les ongles rouges de 2 mètres, avec la frange toute brushingée,les gros bas résille troués, la paire de boosters qui font exploser le bouton du mini blouson taillé dans un duvet orange fluo, et le sac volé à la copine de Mickey, avec un accent de poissonnière du Vieux Port |
Cague aux brailles (un) | (un froussard) (un chie dans son froc) |
Caguer | Déféquer, ennuyer |
Caille | Affectueux et canaille lorsqu'on l'adresse à une femme |
Cake | dans la grande famille des bouffons, le cake oscille entre le càcou et le maffre, bien que nos analyses soient en léger décalage avec Ségozyme Chaspiron, qui voit plutôt en lui ”un genre de mia qui fait un peu le bouffon”, in Quartiers Nord, 2001 l’Odyssée de l’Estaque, L’Ecailler du Sud, 2001, p. 94. Le càcou est plus populaire, plus ”traditionnel”, que le cake, qui tend aussi à plus se prendre au sérieux. Le mia est le càcou (du début) des années 1980, mondialement connu grâce à la chanson d’IAM. L’étymologie du terme reste controversée : vient-il d’une voiture de marque Lancia permettant de frimer en sortant facilement le coude tout en conduisant, comme le disait Izzo, ou vient-il de l’anagramme de IAM ?... Le mystère (linguistique) reste entier. La grande famille ne serait pas complète sans l’évocation du mastre (mot dont l’étymologie et l’origine sont inconnues ; il n’y en a pas de trace en provençal). Mastre, désignation péjorative, s’emploie surtout au stade Vélodrome pour désigner 1) les joueurs (de l’OM ou non), 2) les supporters adverses, 3) les supporters marseillais qui se griment façon ”Coupe du Monde” avec toutes les peintures de guerre, les chapeaux farfelus et les guirlandes autour du cou. |
cake (un) | un jeune frimeur dans une renault 11 à la Starsky et Hutch avec un pare-soleil où il y a écrit "Dédé et Mimi" avec la moumoutte sur le volant et la queue de renard accrochée au rétroviseur avec des baguouses (grosses bagues) et des chaines à gros maillons, qui fait péter les enceintes dans la voiture toutes vitres ouvertes (y a les mêmes, version cyclos) en allant guincher au Barbarella (brancher les petites en boite) |
Cakou (accent tonique sur le "a"), Keke, mia | garcon un peu voyou sur les bords. |
calculer | je l'ai pas calculé, je ne le calcule pas : je n'ai pas fais pas attention à lui, je l'ignore |
Caligner | Courtiser, le Calignaïre c'est l'amoureux |
calu | un barjo, un fou |
Calut | Adjectif Provençal que l'on entend fréquemment pour " fou ", dans le sens de " un peu trop audacieux ". Ex : " Mais il est calut ce jeune, voilà qu'il veut faire du saut à l'élastique ! " |
Cané | à force de bouléguer, on finit par être cané (fatigué), voire relégué (épuisé). Rien de tel qu’un bon pénéquet (sieste, sieston ou siestasse, du provençal) pour retrouver de l’énergie. |
Caner | mourir. |
Canon | Se dit d'une belle nine |
Capelan | Curé, c'est aussi un poisson... |
Capeù | Nom masculin Provençal signifiant chapeau. |
Capter | Comprendre vite. |
Caramentran | vient de "carnaval", se dit de quelqu'un qui s'habille bizaremment. |
Caraque | gitane.s'emploie pour parler de personnes un peu douteuses, ambiguës sur leurs moyens d'existence |
Carcan | Personne insupportable |
Cariole | l'ancètre de "l'escate-boarde", mis a part que nous on était assis....c'est moins fatiguant, et quand tu t'estrassait, tu tombait de moins haut!!! |
Carmeme | quand même.... |
casser les alibofi | casser les couilles |
Cataplasme | Empoté |
Cèbe | oignon "Je mets toujours un peu de cèbe dans la salade." Se lever la cèbe, se lever le cul, s'éreinter" |
Chaler | Verbe d'origine Provençale chala, qui veut dire " jouir d'une belle vue. Dans le Marseillais moderne, chaler quelqu'un veut dire le transporter sur le porte-bagages de son deux roues. Le rapport entre sens premier et sens dérivé semble un peu tiré par les cheveux mais laisse cours à l'imagination … |
Chanu | adjectif provençal signifiant ”le meilleur”, ”de la première qualité”. La chanson de Tina Turner ”You're simply the best” pourrait se traduire chez nous par ”ti es vraiment le chanu”. |
Chaple | Pagaille |
Chasper | Verbe francisé. Du Provençal chaspa, palper. Se dit pour " envoyer les mains ", peloter. Ex : " L'autre fois, il a pas arrêté de me chasper au cinéma ! " |
Chèchou | Nom masculin Provençal qui signifie " le supplément ", le " surplus ". On l'emploi souvent par ironie au sujet de l'âge, lorsque la personne interrogée oublie volontairement quelques années. |
Chercher | Provoquer |
Cheudeu | c'est comme quand on dit "Oh fan !", parce qu'on peut dire " Oh fatche ! " (du napolitain visage, face) et qu'on peut dire aussi "Oh fatche de con ! " et que si on se restreint au milieu de l'expression, ça devient "cheudeu " en insistant beaucoup sur le "cheeeu..." |
Chiapacan | C'est un coiffeur pour chiens, donc pas trop classe, qui travaille de manière quelque peu brouillonne. Estrasse: En principe, c'est un vieux chiffon tout minable. Une estrasse est quelqu'un d'un peu avachi L physiquement, ou intellectuellement, ou les deux. |
chiapacan | un broque, un mec brouillon, littéralement:"un coiffeur pour chien", un branquignole |
Chichi | Nom masculin Provençal signifiant " petit oiseau ". désigne, entre autres, le sexe de l'homme. Son origine se trouve probablement dans chichibelli, morceau de chemise qui dépasse du pantalon. On peut aussi rapprocher chichi frègi, le nom du beignet de l'Estaque, dont la forme et le volume permettent les plaisanteries salaces et faciles que l'on devine… |
Chichibelli | On a le chichibelli quand la chemise sort du pantalon |
Chichourle | Nom féminin Provençal signifiant " jujube ". Par une dérivation étonnante, s'emploie pour dire qu'une personne n'a pas grand chose dans la tête. Ex : " oh fan de chichourle ! ils m'ont encore tout cassé ces minots ! " |
Chien (de Philippe) | Tout le monde "T'ias des ennuis, tu dis... Té, y a que toi et le chien de Philippe !" |
Chien des quais | personne ingrate ou malveillante. |
Choper | Attraper |
Cinquante quatre | Ligne de tramway allant à l'asile, a donné : " il est bon pour le cinquante quatre " c'est à dire qu'il faut l'enfermer |
Claver | clouer. Par extension se taire : (te la claver : te la fermer) "Si c'est tout ce que tu as à dire, tu peux te la claver" |
Cloque | Ampoule |
Collègue | Nom masculin français qui dépasse sa simple signification de " collaborateur ", " collègue de travail ". A Marseille, un collègue c'est un ami, voire une simple connaissance, on s'en sert aussi pour interpeller. |
collègue | Un ami, ou complice. |
Comac | Extraordinaire |
Coquin | Interjection à partir d'un adjectif pour exprimer la surprise et l'émoi. Se rencontre souvent sous la forme de " coquin de sort ". Ex : " coquin de sort, qu'il travaille bien à l'école ce petit ! " |
Coucarin | Beaucoup |
Couffe | Bêtise, gaffe "J'ai fait une brave couffe !" |
Cougourde ou coucourde | Nom féminin français à partir du Provençal cougoùrdo, la courge. Si la cougourde se mange volontiers elle désigne en même temps un individu peu doué pour les opérations intellectuelles ou même manuelles. Dans ce sens, correspond parfaitement au français " courge ". La cougourde peut aussi désigner la tête. Ex : " Ta sœur, elle peut rien toucher sans le casser, c'est une vraie cougourde ! " " Mais qu'est ce que tu as dans la cougourde pour faire des cagades pareilles ! " |
Couilles | (Se manger les), c'est avoir peur ou être accablé de soucis |
Couilletti (ou couillèsti) | Adjectif Provençal, diminutif amical et ironique de couillon (imbécile ), que l'on emploie pour souligner la crédulité ou accuser une faute légère. |
Couillon | Adjectif qui sert à traiter quelqu'un d'imbécile. Dans " Marius ", de Marcel Pagnol, César dit à son fils " quand on fera danser les couillons tu seras pas à l'orchestre ! " l'expression " les couillons lui ont viré ", signifie que la personne en question (homme, ou, plus étonnant, femme…) n'a pas pu en supporter d'avantage et a tout envoyé promener, pour résumer, on dira que cette expression veut dire " s'énerver ". Enfin, l'amusante expression " tous les couillons vont à la ville " se dit en parlant de quelqu'un qui prend les autres pour des niais. |
counas | insulte un peu moins gentille qui vient de con |
Crépine | panse du porc, du veau ou du mouton, signifie avoir de la chance |
Croille | Nom féminin Provençal cròio francisé qui désigne l'arrogance, le culot, l'effronterie. Ex : " Ce petit, il a une croille, si tu voyais comment il répond à ses professeurs ! " |
Cul cousu | Expression typiquement Marseillaise pour désigner quelqu'un qu'il n'est pas facile de dérider, qui ne rit pratiquement jamais. |
Cuts | Absolument rien ! |