INDEX
DU PARLER MARSEILLAIS
Pachole | Désigne le sexe féminin |
Pacoulin | Péquenot, se dit de quelqu'un qui ne sort pas beaucoup. |
Palanquée | unité de mesure correspondant à la quantité pouvant être chargée sur un palan (ça fait beaucoup !). Profitons-en pour combler les quelques omissions du Guide of the Provence, (Ph. Carrese et J.-P. Cassely, L'Ecailler du Sud, 2001) dans son chapitre ”Poids et Mesures” : les auteurs estiment à 200 m. la portée sémantique de l’expression à dache, alors qu’elle nous paraît beaucoup plus grande. Les auteurs ont bien signalé la mesure un moulon, c’est-à-dire ”beaucoup” (le mouloun provençal désigne à l’origine un tas), mais ont omis le platras, forme provençale du plâtras, qui renvoie à une mesure indéterminée mais sans doute volumineuse... Enfin, signalons deux mesures tout à fait spécifiques à la région, la petite gorgée appelée chicoulon (du provençal chicouloun), et le bada, petit supplément consenti par un commerçant bienveillant à son client (proverbe européen : ”centimes d'euros font les bons badas”). |
Palo | Baiser ( rouler un ). |
Panisse | "Estouffe-gàri" typiquement Marseillais à base de farine de pois chiche. C'est délicieux. |
Papé | Désigne l'ancien respecté, le vieil homme |
Parpeléger | les paupières se disent parpello en provençal : parpeléger, c’est battre rapidement des paupières à la manière de Vincent Lindon ou Pascal Sevran, au choix. Espincher (du provençal espincha) signifie ”regarder attentivement, zyeuter, scruter”. S'esparpailler a un sens très subtil, qui correspond au battement des paupières lorsqu'on commence à s'endormir devant la télé (devant ”Le monde du silence”) ou que l'on essaie d'espincher dans le noir. |
Pastaga | C'est la boisson typique du marseillais, le Pastis. "Alors, pour monsieur? - Un pastaga !! " |
Pastis | le pastis est d'une part la boisson bien connue, parfois appelée ”jaune” par synecdoque, que l’on sirote sous forme de mauresque (avec orgeat), tomate (avec grenadine) ou perroquet (avec menthe) et qui permet de se niasquer (s’empéguer) à peu de frais. D'autre part, le mot désigne un mélange, un désordre qui renvoie à son étymologie provençale, puisque pastis y signifie aussi ”pâté”. |
pastisson | une raclée, une baffe |
Pati | Wc, être dans le pati, avoir des ennuis, avoir des mains de pati, être maladroit. |
Patin | un baiser insistant sur la bouche |
Patin couffin | Et caetera. |
Pébron | provençal pebroun, piment, poivron |
pebronnasse | pebron, en fait c'est un poivron, qualifie la rougeur de quelqu'un ou s'utilise comme une insulte gentille équivalent à couillon |
Pégal | aller au pégal c'est partir loin ou aller au diable |
Pégon | Désigne un importun. |
Pégous | Poisseux. |
Péguer | Ce verbe a le sens de "coller". "Putain ce qu'elle pègue cette sauce! ". Toutefois,cela se retrouve dans les parties de cache-cache losque l'enfant doit compter contre un arbre. " c'est à ton tour de péguer !" |
Pénéquet | Sieste. |
Pénible | Se dit d'une personne inquiète. |
Péquélé | Petit |
Pescadou | dès potron-minet, le pescadou (”pêcheur”, en provençal) sort son pointu (bateau à fond plat et à proue pointue) de la rade, guette le zef’ (le vent, diminutif de zéphyr) et part à l’aventure. Après avoir broumégé (technique de pêche consistant à jeter du pain à la mer pour attirer le poisson vers la surface), il sort sa palangrotte (du provençal palangroto, fil de pêche terminé par un hameçon qui permet les pêches sommaires) et se met à l’agachon (aux aguets ; l’agachoun est en provençal le poste de guet des chasseurs), prêt à taquiner la pescaille qui pite. Du provençal pita, le verbe piter signifie ”picorer, becqueter, grignoter” ; il s’applique aux poissons et aux naïfs qui pitent à l’hameçon ainsi qu’à ceux qui pitent la khémia à l’apéro. Tout intéresse le pescadou : le roucaou (poisson de roche de couleur rousse ou individu roux, voire blond vénitien), le stoquefiche (du néerlandais mais anglicisé, parfois écrit stockfish), le muge, le gòbi (poisson aux yeux tellement disproportionnés par rapport à son corps qu’il est devenu célèbre dans l’expression ”avoir des yeux de gòbis”) ou le bogue (bogue est le terme choisi par les doctes défenseurs de la langue française pour remplacer le pourtant répandu bug informatique anglais ; mais chez nous, le bogue est aussi un poisson qui possède de très gros yeux, comme son cousin le gòbi !). Le pescadou ne craint pas le bòmi (désagréable sensation causée par le balalin-balalan du pointu ou par un trop plein de jaune, le bòmi est un mot issu du provençal), mais veille surtout à ne pas s’enraguer (accrocher son fil), surtout si c’est du côté de l’Estaque ! Contrairement au ràspi, il n’a généralement pas les oursins dans la poche, mais il aime les violets et les favouilles. |
Pet' | Un éclat. |
Pétadou | Arme à feu mais aussi partie charnue de l'individu. |
Pétasse | Poufiasse maigre, pute môche. |
Pète | Petites crottes, pétoule c'est un petit pet. |
Peuchère | loin d’être d’insouciants rigolards, les Marseillais ont le respect du malheur d’autrui. Ils usent pour en témoigner du mot peuchère, évolution phonétique du provençal pécaïre ou, les spécialistes sont partagés, de la forme gavote péchaire. La racine est bien sûr le mot ”pécheur”, non pas le pescadou, mais celui qui a péché et qui est victime du courroux divin. L’auteur marseillais du XIXe siècle Joseph Méry disait de peuchère que c’était un ”vocable rempli de larmes”. |
Peuneu | un pneu!!! |
Phocéens | terme désignant les marseillais, Marseille était une grande cité grecque, elle s'appelait |
Pichoun, pichoune | Petit, petite (sert à désigner aussi les enfants). |
Pièce (à frotter) | serpillère. (Ex : passer la pièce c'est laver le sol) |
Pigne | désigne la pomme de pin et par extention un coup de poing. |
Pile | Désigne l'évier. |
Pile (la) | c'est un évier |
Pinède | Petit bois de pins. |
Pissadou | Endroit ou l'on urine, récipient de grande taille |
Pistachier | dragueur invétéré qui court les filles et dans les pastorales (zeugme). |
Pitalugue | une embarcation pas fiable du tout. |
Pitchoun | Petit : se dit à un enfant, un peu. |
Piter | Mordre à l'hameçon, manger peu. |
Pomme d'amour | Tomate. |
Pouffiasse | Femme forte un peu amorphe. |
poufiasse | une grosse pute môche |
Pourrir | Massacrer quelqu'un de paroles injurieuses |
Putanasse | Qualificatif peu aimable. On dit aussi putarasse. |